Je travaille à domicile dans un petit espace d’environ 7m². C’est petit mais c’est fonctionnel !
A gauche l’étagère de planches de poteries en cours et à droite l’étagère qui simule l’enfournement. Une aide précieuse pour gérer les pièces bien avant la veille de la cuisson, dehors, dans le froid, à 22h30, sans avoir manger. C’est grand confort !
Le tour est à moteur électrique, pédale déportée, tout pour être à l’aise.
Point de vue matériel, j’aime l’idée de fabriquer les outils dont j’ai besoin, qu’ils soient en bois, en acier ou en céramique bien sûr ^^
Pour les outils en acier, j’ai monté une petite forge à la maison, soufflet double vent pour les sachants (mais en agglo et pare-pluie ^^). Tout ce que je sais, je l’ai appris avec mon ami forgeron Simon Pellequer, qui a l’infinie patience pour expliquer et la (l’apparente) quiétude à travailler (que j’envie 🙂 )
Sinon, le four… Aaaaaaahh le four… L’outil qui finalise tant d’espoir, tant en les magnifiant que parfois en les détruisant, tel un dieu bon, juste mais impitoyable !
Oui c’est spécial la cuisson, que l’on soit dessus toute la journée au bois, ou en tournant l’interrupteur électrique, dans le métier, nous avons tous un rapport, à la fois pragmatique et irrationnel, au four. Et le défournement est toujours un Noël, mais souvent ce Noël qui mélange le dernier jouet à la mode et un nouveau pyjama -_- (peut être que seul ma famille comprendra ?).
Le travail au four à bois est pour moi une continuité avec ce qui s’est toujours fait par le passé, mais aussi un choix économique, tout en permettant le plaisir de se fabriquer soi-même ce qui nous est nécessaire pour travailler.
Le dernier four de ma viiiiie a été monté par mes soins en 2020, c’est un modèle phœnix à foyer déporté. Voir ici la construction. Le montage en briques légères, et son foyer à sole percée permettent une combustion satisfaisante qui peut facilement atteindre la vitesse de 200°C/heure. La cuisson grès dure environ 8 heures.
Auparavant, le four principal de l’atelier était également un Phoenix, mais plus classique, avec le foyer sous la sole. Puisque j’avais enterré le foyer, j’avais un double problème : je devais enfourner allongé par terre, et cuire plié en deux o_O Je vous laisse essayer d’imaginer l’agréable moment de disposer une plaque de 50×50 cm à l’aveugle, une jambe dans le foyer, sans taper les poteries crues du dessous…
Ayant fini par ne plus avoir 20 ans et comme l’important dans la vie, c’est de durer, le changement de four a été l’occasion de résoudre ces deux soucis ! J’ai donc conservé une partie de l’excavation pour pouvoir enfourner debout, et je peux cuire assis devant le foyer.
Ca change très clairement l’enthousiasme niveau cuisson !